Les flammes de l'enfer [PV Ren]
- An 315, 4 ans auparavant, Ranunga -Explosion retentissant au cœur de la ville. Une fois, l'état de choc passé, se sont des cris qui résonnent. Angoisse naissante, grandissante. Les flammes viennent lécher les murs des bâtiments, les toits. Grignoter les charpentes en bois.
Incompréhension sur mon visage au moment du drame, alors que je m'apprêtais à rentrer chez moi. Que se passe-t-il ? Pourquoi s'attaquer à Ranunga ? De nombreuses questions que je mets dans un coin de mon cerveau. Image de ma famille m'apparaissant, un sentiment de panique s'abattant aussitôt sur ma personne.
Je me mets à courir, laissant sans faire exprès, tomber mes sacs de courses. Tant pis, cela n'est point important. Ma respiration s'accélère au fur et à mesure que j'enchaîne les pas. Mes jambes commencent à me faire mal. Toutefois, la peur de perdre les êtres les plus chers à mes yeux, me pousse à aller encore plus de l'avant.
Appel à l'aide parvenant à mes oreilles comme un coup de couteau en plein cœur. Mes pas se figent, tout mes sens en alerte. Je ne peux pas rester là, les bras croisés sans rien faire. Les gens ont besoin d'avoir encore la foi, de pouvoir espérer que tout va s'arranger.
Corps sous les décombres... Immobile. Un petit garçon d'une dizaine d'années environ, s’époumonant. Ses mains essayant de soulever des débris bien trop lourd pour sa personne. Espoir brisé en voyant le corps sans vie. Impossible que de revenir en arrière. De lui insuffler de nouveau une âme. Mains jointent en une prière silencieuse envers Navara. Religieuse que je suis et me devant d'accompagner les pauvres morts jusqu'à la fin. Vous avez dû bien trop souffrir. Je m'excuse de ne pas avoir pu vous sauver. Vous pouvez enfin trouver le repos que vous méritez. Navara saura vous récompenser.
Les minutes passent, puis les heures. Sans m'en rendre réellement compte, je viens en aide à qui je peux. Offrant de nombreuses prières pour les natifs comme les humains. Concernant les vivant, je reste avec eux en attendant l'arrivée des pompiers.
En les voyant, je repense à Ren mon sauveur... Du moins, le sauveur de ma mère. Celui l'ayant conduit jusqu'à l'hôpital, il y a de cela deux ans, alors qu'elle était en mauvaise posture. Une grossesse plutôt difficile qui coûta la vie de ma petite soeur. Mais pas celle de la personne m'ayant mise au monde.
Quand tout sera terminé, j'irai les remercier pour leur travail. Une habitude qui me colle à la peau. Mon "travail" à présent bâclé - cela fatigue mine de rien -, me voilà dans la possibilité de rentrer "tranquillement" chez moi. Endroit n'ayant pas subi de dégâts matériels, mais plus moral. En cette journée, chacun a pu assister à un évènement marquant.
Je me débarrasse de ma robe - devenu très sale -, ainsi que du reste avant de plonger mon corps dans l'eau chaude de mon bain. Soupir traversant mes lèvres. Mes paupières se fermant petit à petit. Le reste de la soirée fut flou dans ma mémoire.
- An 315, une semaine après les explosions, Ranunga -La tempête n'est pas totalement passée. Les blessures sont profondes et mettront du temps avant de se résorber. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Quatre-vingt-sept humains pour seulement quelques natifs dans le lot. Une menace se profilant de plus en plus dans l'ombre. Tout semble pointer le groupuscule du doigt. Même si cela est quasiment une certitude, mieux vaut attendre qu'une réunion voit le jour pour y voir plus clair. Il ne faut pas que l'on se repose sur nos lauriers. Le message est évident.
C'est en abordant une petite mine - certes, qui se veut souriante -, que je pousse la porte de la caserne de pompiers de la ville. Une poche remplit de boîtes de chocolats en mains. Les plus âgés me reconnaissent et me saluent par politesse. Geste que je leur retourne automatiquement. Je cherche une chevelure rousse en particulier, des yeux. C'est en finissant par demander à un de ses collègues, que l'on m’amène à lui. On me prévient qu'il ne serait certainement pas dans son assiette.
Curiosité en écoutant cela. Mais en voyant son visage m'apparaître, je ne peux que le confirmer. Tiré par la fatigue. Une tristesse profonde qu'il ne semble pas pouvoir cacher. De plus en plus intriguée. Son travail n'est pas le plus facile, jouant autant avec le physique que le mental. Cependant, le mal de Ren est plus personnel. Il s'agit-là, du moins, de ma propre opinion. L'intuition féminine dira t'on.
Un pas, deux pas dans sa direction et ainsi de suite. Je m'arrête qu'une fois que ma main pourrait le toucher en la tendant légèrement.
"Bonjour Ren."Voix chaleureuse à son égard. Mon regard le détaille attentivement. J'ai envie que de poser ma main sur sa peau et voir ce qui pourrait me submerger. Utiliser mon pouvoir sur lui. Toutefois, je n'en fais rien, me contentant de lui demander.
"Tu vas bien ? Tu as l'air vraiment fatigué..."@TagnameDes notes ici si vous voulez