« Mademoiselle nous devons partir. » Mades hocha la tête et comme la gentille fille qu'elle était, elle suivit sans broncher et s'accrocha fébrilement à sa main. Le majordome prit soin de ne pas broyer la petite main de la jeune héritière et marcha doucement pour que ses jambes d'enfant suivent sans trop de misère. « Où allons nous, Issac ? » Il ne pouvait sourire en temps normal, la tenue qu'il devait offrir à ses patrons ne lui permettait pas ce genre d'écart, cependant aux côtés de la jeune fille il en ressentait le besoin. Pour la rassurer, pour ne pas qu'elle prenne peur. Pas en ces temps horrible de guerre entre natif et humain. « Mademoiselle, vos parents m'ont demandés de vous conduire en lieu sûr, le manoir n'est plus en sécurité. Vous comprendrez j'en suis sûr. » Mades fût une mine triste tirant sur le smoking de son accompagnateur, ronchonnant. « Papa et maman ils sont où maintenant ? » Le jeune homme s'arrêta un instant sur le bruit qui semblait s'intensifiait dehors. Les natifs avaient réussis à passer le portail du domaine, et il n'était désormais plus qu'une question de temps avant qu'ils ne rentrent à l'intérieur des murs. Il s’accroupit à côté d'elle, et lui montra son dos d'un mouvement de la tête. « Puis-je être votre destrier le temps d'une course ? » Mades acquiesça et elle sauta doucement sur son dos venant passer ses fins bras autour de son cou. Puis le majordome se redressa et fila aussi vite que possible au garage familial pour emmener en sécurité la jeune héritière. Mades était beaucoup trop jeune pour comprendre ce qui se déroulait à l'extérieur des murs où elle avait grandit ses premières années. La guerre entre les natifs et les humains, une guerre aussi sanglante que violente. Pour qu'une race puisse vivre dans la lumière de l'autre.

« Ne faites aucun bruit, d'accord ? » Il était trop tard. Le garage trop loin, déjà vandalisé par le groupuscule natif. Alors Issac décida de cachait l'enfant dans la petite trappe d'un mur où généralement était entreposé les détritus ménagers. « Issac, tu vas où ? Et papa et maman ils sont où ? » La panique commençait doucement à gagner l'enfant, et alors que les cris commençaient à se faire entendre à l'étage de dessous, il lui embrasse le front comme l'aurait fait un père puis esquissa un doux sourire. « Vos parents viendront vous cherchez dans quelques temps. Mais jusque là il va falloir que vous ne fassiez aucun bruit, comme lorsque nous jouons au roi du silence, est-ce bien clair ? » Mades acquiesça et mis ses petites mains sur ses oreilles alors qu'Issac referma la petite porte, qui laissait tout de même un brin de lumière éclairer la jeune fille, peureuse dans le noir. Il les attendait, de pieds ferme. Il aurait donné sa vie pour la jeune héritière, et c'est ce qu'il comptait faire. Il ne fallait pas qu'ils la trouve. Pas qu'ils la touche. Pas qu'ils abîment les traits angéliques de sa protégée. Elle ne fit que sursautait lorsque la porte de la pièce fut enfoncée, mais aucun son ne sorta de sa bouche, rien. Mades était douée pour se cacher et ne pas se faire entendre. Elle se souvient encore du jour où tous les domestiques ont dû être mis à sa recherche tant sa cachette était astucieuse et que ses parents étaient paniqués. Issac les attendait. Ils étaient six face à lui, mais il n'avait pas peur. C'était un militaire de premier ordre, un ancien caporal qui était respecté pour ses années de services et c'est pour cela qu'il avait été engagé pour protéger miss Mades. « Alors l'humain, où est-elle ? » Recroquevillée sur elle-même, et ses mains sur ses oreilles elle pouvait tout de même observée à travers les minces trou de la porte ce qu'il se tramait devant elle, en silence. Issac remonta doucement ses manches après avoir déboutées ces dernières, tout en secouant négativement la tête. « Vouloir faire du mal à une enfant, n'avez vous pas mieux à faire messieurs ? » La suite n'en fût que plus catastrophique. Aucune parole ne fût dites. Les actions parlèrent d'elle-même. La mise à mort d'Issac n’entraîna qu'une larme sur la joue, et du sang sur la main de Mades, qui s'était alors mordu les doigts pour ne pas hurler de douleur. Alors le voilà. C'était donc celui-là le visage de la guerre ? Des êtres assoiffés de sang qui tuent par plaisir, pour une cause qu'ils ne connaissent en réalité qu'à travers des bruits de couloir ?

Ce jour-là Mades ne fût plus une enfant. Et elle ne le serait plus jamais. Ses longs cheveux vermeil furent libéré de cette horreur par sa mère elle-même, revenue du combat deux jours plus tard. Trouvant sa petite fille qui avait réussi à sortir de sa cachette pour venir se blottit dans les bras ensanglantée de son majordome, alors inerte au sol. Elle n'avait pas pleuré après. Elle avait comprit du haut de ses quelques centimètres. La douleur et la violence d'une guerre. La violence d'un peuple extrémiste qui se refuse à partager les matériaux d'une planète et tout ce qu'elle a à offrir à tous êtes vivants. Et elle c'était promis ce jour là que ça ne se passerait plus jamais de la sorte. Qu'elle porterait loin et haut la voix de son peuple, pour que les horreurs comme celles-ci disparaissent à tout jamais. Ou que dans le meilleur des cas, il ne reste qu'eux.