Issu d’une famille de chasseurs, Asahavey s’entraîne depuis son plus jeune âge. L’entraînement faisant parti à part entière de son éducation, chacun y met du sien ; ses parents tout comme ses grands frères. L’avantage d’être le petit dernier, il peut ainsi profiter des conseils de chacun, l’aidant alors à se forger ses propres forces et faiblesses.

Enfant épanoui et timide, il n’a jamais eu aucun mal à se faire des amis, appréciant tout le monde sans les différencier. Cela ne plait pas à tous, notamment aux parents qui ne veulent se mélanger avec ces humains arrivés de nulle part. Mais Asahavey choisit toujours d’ignorer ces propos, n’en faisant qu’à sa tête.

À l’adolescence, il a fallu faire des choix, notamment au niveau de ses amis. Les parents du jeune garçon continuent d’entretenir les mêmes discours et même si lui, se sent suffisamment âgé pour faire ses propres choix, les deux adultes ne sont pas du même avis. Quant à ses frères, ils sont chacun éparpillés dans des clans différents, offrant de leur savoir et de leur talent. Personne pour le soutenir, l’adolescent soupire et s’avoue vaincu. L’argument qu’ont trouvés ses parents cette fois-ci ? Qu’il ferait mieux de ne pas négliger les entraînements s’il veut un jour être capable de rivaliser avec ses frères. De plus, le grand jour approche à grand pas, il ferait mieux d’être prêt.

Il marche sans s’arrêter, exténué sans pour autant vouloir laisser tomber. À mesure de ses pas, l’air se fait plus frais. Au moment d’entamer son ascension, le jeune homme ne sait honnêtement s’il sera capable d’aller jusqu’au bout. Toutes ces années d’entraînement pour arrêter si près du but ? Hors de question. Malgré tous ces vêtements sur son dos, l’air est si froid que le jeune natif entreprend de faire un feu. C’est alors qu’il est en train de somnoler qu’un sacré coup de vent vient éteindre sa précieuse source de chaleur, le faisant frissonner et grogner de mécontentement à la même occasion. Néanmoins, Asahavey se calme bien vite en découvrant à qui il a à faire. « Oketopa… » C’est tout ce qu’il réussit à murmurer. Ses bruits si atypiques se font entendre, rendant davantage curieux l’adolescent qui n’est en rien effrayé. Comme à son habitude, pour quelles raisons irait-il craindre ces différences ? Leur échange n’est pas long, c’est comme si la créature connaissait à l’avance les mots à dire pour provoquer le garçon. Sera-t-il réellement, un jour, à la hauteur de ses frères ? Cette question a pour mérite de piqué à vif sa motivation et son envie de le prouver. Toutefois le franc parler du garçon réussit à la fois l’exploit d’intriguer le gardien, mais également de le vexer. Susceptible, il se venge à sa façon en lui attribuant un pouvoir correspondant certes au jeune homme, mais également le lot d’inconvénients qui va avec.

Les mois passent et Asahavey est toujours en plein apprentissage, il n’aurait jamais cru que ce serait si dur d’apprivoiser un tel pouvoir. Si sa première fois c’est très bien passée, les autres ont été catastrophiques. Des transformations incomplètes lui causant une allure ridicule avec simplement des oreilles de loups, des crocs et des griffes aiguisées.

Toutefois, il se sent confiant et pense pouvoir rattraper ses frères. Du moins jusqu’à ce que la nouvelle éclate. Le groupe terroriste, encore. Quel ne fut pas son choc en apprenant que ses frères en font tous partis. Un attentat échoué et les voilà couverts de honte et bannis. Jamais il n’aurait cru ses frères capables d’une telle chose ; comme quoi, les paroles des parents ont finalement réussi à se frayer un chemin dans l’esprit de leurs enfants aînés. Les relations avec ses parents sont donc tendues, Asahavey ne peut s’empêcher leur en vouloir, même s’il comprend leur peine d’avoir perdu leurs enfants à jamais.

Désormais solitaire, lui et sa famille ne sont pas bien vus. On le traite de frère de Ngaro, on attend que son tour approche lui aussi, on se méfie de lui comme d’un criminel. Quant à lui, Asahavey attend et redoute le jour où son gardien viendrait possiblement reprendre son pouvoir. Mais jusqu’ici, aucun signe de lui. L’aurait-il oublié ? Ou aurait-il compris que, tout compte fait, Asahavey ne souhaite désormais plus devenir comme ses frères ?