Aldrick ϟ la vie m’transperce de part en part. Banniere-56392a6
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Aldrick ϟ la vie m’transperce de part en part.
Brunehilde Shafter
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Humaine
Brunehilde Shafter
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Emploi : Chanteuse dans un bar.
Brunehilde Shafter
Sam 19 Jan - 3:27

Past ★ Il faut goûter son sang.
(noctae)

Deux ans en arrière.

Le goût d'une liberté. D'un air frais retrouvé. Il y a ce léger vent qui fait onduler la crinière rougeâtre. Perchée sur des talons, tu erres. Un regard vide pour habiller tes traits. Fatigué. Un soupir amer passe tes lèvres alors que tu avances lentement. Bousculant des murs qui ne demandent rien. Qui se trouve malheureusement sur ton chemin. Il est bientôt l'heure. De retrouver la scène. De reprendre vie l'espace d'un instant.

Une seconde suspendue.
En oubliant ce qui fut.
Ce qui est arrivé.


Il y a un peu plus d'une semaine, tu te retrouvais là. Étendue sur le sol dans ton propre sang. Il gisait sur les pavés putrides de cette ruelle dégueulasse. Se répandant sous toi alors que tu les voyais. Les étoiles. Elles brillaient alors que tu te demandais vaguement si tu allais finir là. Si c'était ainsi que tu voyais la fin. La fin de cette vie. Dans un souvenir morne et brutal.Mais C'est le destin qui en a décidé autrement. Ou le hasard. Le hasard d'avoir croisé cette personne.

D'avoir vu ce regard.
De l'avoir accroché.
Pour l'étreindre désespérément.


Bien qu'elle ait pris le temps de s'occuper de toi. De te porter jusqu'à l'hôpital le plus proche, tu n'y es déjà plus. Tu as fui. Parce que c'est ce qu'il y a de plus simple. Pour échapper aux démons. À ses yeux, à lui. Il aurait pu revenir. L'air de rien. Et tu ne pouvais pas accepter cette possibilité. Parce que tu ne cesses de te demander. Qu'est-ce qui aurait été pour le mieux ? Tu te demandes, oui, alors que tu parcoures anxieusement les visages aux alentours. Dans la peur.
C'est pour cela que tu erres seule, loin des autres.
Tanguant légèrement, tu te diriges jusqu'au bar. Ils ne t'attendent sûrement pas, mais tu comptes bien travailler. Tu peux chanter. Même dans cet état second, tu peux encore le faire.

Tu peux laisser entendre ta voix.
La laisser se libérer.
Jusqu'à hurler.


Tu espères que cela te fera du bien. De pouvoir te laisser aller. Et c'est la seule pensée que tu as en poussant la porte d'entrée. Il y a un regard qui se pose sur toi. Il t'observe, surpris. « Je vais bien. » c'est tout ce que tu lui dis. Avant que sa voix ne résonne. Le patron s'inquiète, tu l’aperçois au fond de ses yeux grisâtres alors que tu ressors pour prendre l'air. Tu te sens nauséeuse. Pâle. Fébrile. La chaleur se répand douloureusement. Instinctivement, tu viens poser une main sur la plaie. C'est chaud.

Liquide également.
Le sang glisse.
Entre tes doigts.


« Merde... c'est vraiment d'la merde ces points... » tu ne sais pas comment. En marchant. En tirant sur ton bras. En t'étirant une seconde. Tu ne sais pas. L'inattention d'une femme éreintée. Il ne reste que le sang qui coule entre tes doigts. Doucement alors que ton vêtement noir commence à s'imprégner. Alors que le bas de ton ventre découvert commence à changer de couleur. Tu viens t'appuyer contre un mur. À l'abri de la porte, loin des regards curieux et des clients. Cette faiblesse, tu ne veux pas qu'ils la voient. Qu'ils puissent l'observer.

Et tu te demandes.
Ce que tu peux faire maintenant.


L'incompréhension. Les questions. La colère. L'agitation. Et la peur. Ils se bousculent alors que tu restes là. Incapable de bouger.



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Anonymous
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Dim 20 Jan - 2:35
Encore une longue journée de travail qui s’achève pour le grand Aldrick.
Grâce à moi, le monde est plus beau et plus sûr disent-ils. J’ai du mal à croire que mes modestes actions aient une incidence forte sur la situation dans notre pays mais qui sait ? Un jour peut-être j’arriverai à m’en convaincre. En attendant je viens tromper l’ennui et oublier le caractère absurde de mon existence dans ce bar. Celui-là même où je passe une bonne moitié de mes soirées depuis près de trois ans.

Je ne sais pas si le monde est réellement plus beau grâce à moi en revanche, ce dont je suis certain, c’est que si cet établissement tourne aussi bien c’est en parti du fait de ma présence. Oh, bien sûr il y probablement des habitués plus fidèles et plus dépensier que moi néanmoins je suis, à n’en pas douter, parmi les dix plus grosses baleines de ces lieux.

Il n’est pas encore dix-neuf heures et me voici au bar. Après avoir salué deux personnes, je prends place et commande un verre. Certains diront qu’il est encore un peu tôt pour commencer à boire mais s’il y a une chose que j’ai compris depuis le temps : C’est que plus vite je me mets minable, mieux je me porte.

Cela fait trois ans que je me suis mis à boire mais rien n’y fait. L’alcool est toujours aussi désagréable en bouche. Il faut dire que ce n’est pas tant le goût mais bien l’effet qu’il provoque sur mon corps que je recherche en venant ici. Ce soir encore, il n’y aura pas de chanteuse pour accompagner ma chute vers l’état second. Étant peu sensible à la musique, je peux tout à fait me passer de sa présence néanmoins j’aime entendre sa voix se déformer au fil des verres.

La porte grince puis s’ouvre. Je lève les yeux et constate que l’artiste est finalement là, prête à chanter. C’est du moins ce qu’elle semble faire comprendre à son employeur. Le regard inquiet de ce dernier laisse entendre que quelque chose s’est produit il y a peu. Ce « quelque chose » est probablement la cause de ses absences répétées ; La perte d’un proche, une extinction de voix, qu’en sais-je. Dans tous les cas, cela ne me regarde pas. Ainsi, je fais mine de ne rien avoir entendu et commande aussitôt un second verre afin d’oublier la scène qui s’est déroulée sous mes yeux.

Sans plus tarder, j’entame la seconde manche quand me voilà rappelé par une envie pressante. Les toilettes étant en panne pour le moment – à croire que le plombier lui aussi a des problèmes personnels à régler –, je quitte les locaux afin d’effectuer ma besogne à l’abri des regards indiscrets.

Quelques pas plus tard, me voici dehors. L’humaine de tout à l’heure est ici elle aussi, main plaquée contre une plaie visiblement bien ouverte. Je crois que je ne vais pas pouvoir faire semblant d’ignorer ses problèmes très longtemps.
▬ Je pense que vous devriez aller à l’hôpital.
La transporter ne va pas être une mince affaire. L’établissement de soin le plus proche est assez éloigné d’ici. La jeune femme a le temps de se vider de son sang.
▬ Je peux peut-être faire quelque chose ici et maintenant. Mais ça va faire mal …
J’enlève mon gant gauche et révèle une main en apparence normale puis touche un élément du décor quelconque – en l’occurrence, il s’agit d’une brique composant un mur. Ce dernier rougit, comme s’il avait été contact d’une lame brûlante.
▬ Tu préfères ?
N’étant ni chirurgien ni magicien, je ne vois que deux solutions. Ou bien je la transporte à l’hôpital le plus proche ou bien je cautérise sa plaie avec mon pouvoir.
Brunehilde Shafter
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Humaine
Brunehilde Shafter
Brunehilde Shafter
Emploi : Chanteuse dans un bar.
Brunehilde Shafter
Lun 21 Jan - 10:00

Past ★ Il faut goûter son sang.
(noctae)

Au loin, tu entends vaguement le bruit. De la vie qui s'amasse autour du bar. Des clients qui débarquent. Ils arrivent et peut-être que certains t'attendent encore. Dans ce milieu, il ne faut jamais disparaître. Parce que le peu de popularité que l'on a, peut vite s'éclipser. Tu n'en es pas friande, mais tu en as besoin. Pour survivre. Pour exister. Pour te payer à bouffer. Comme tout le monde. Comme n'importe qui. On travaille pour vivre. Ceux qui t'admirent aujourd'hui, t'auront oublier le mois qui suit. C'est la dure vérité.

Tu ne peux pas mourir.
Dans un silence morne.


Tu presses la plaie avec insistance. Cherchant à faire disparaître le sang. Cherchant à arrêter le flot qui se déverse entre tes doigts. Tu te crois seule, Brune. Seule jusqu'à cette voix. C'est une voix qui n'est pas inconnue. Que tu as entendu parfois. Dans un vague bonsoir échangé à la volée. C'est un client régulier et tu relèves les yeux sur lui. Il est là. Il t'observe. Il te vois. Toi et cette faiblesse cruellement humaine. Le silence. C'est la réponse que tu lui offres alors que tu te sens nauséeuse. Le monde se tort inexorablement à mesure que le sang s'échappe. Il te glisse le long du corps. Ça fait mal. Un mal de chien alors que tu appuies plus fort. Ta mine se tordant de douleur. L'hôpital n'est pas une option que tu as envie d'imaginer. Ce lieu est à découvert. Bien trop visible pour qu'il te retrouve. Ce n'est pas un abri où tu peux dépérir tranquillement. Mais il continue. Te proposant une alternative à cela.

Tu vois la brique rougir.
La chaleur incandescente.


Le vide. Il se dessine au fond de tes orbes soudainement. Difficilement, tu déglutis en fixant cette brique. Il est brûlant. D'une chaleur certaine. Tu te demandes s'il peut le faire fondre. Si la brique pourrait disparaître. Si à son simple contact, elle pourrait s'évaporer. C'est la solution qu'il t'offre, Brune. « … Est-ce que tu sais... jauger la température ? ... » est-ce que tu dois avoir peur du résultat ou non. C'est la question qui s'enlise à mesure que l'esprit revient. Tu sors de ta torpeur avant de déglutir. Les choix sont minces. Extrêmement minces. Et le temps compte probablement. Tu ne sais pas quand l'inconscience prendra le pas sur la réalité. Tu vois l'hôpital comme la meilleure option. Mais tu le vois comme un endroit difficile à atteindre à présent. Parce que tes jambes tremblent déjà. Troublé. « J'imagine... que je vais devoir l'endurer... » que tu finis par formuler.

La souffrance est partie de la vie.
À accepter ou à rejeter.


Lentement, tu fais glisser la fermeture éclair avant de ton haut. Il est pratique et efficace pour la dévoiler. Sans l'enlever, tu viens seulement ouvrir sur la plaie. Être pudique n'est pas une option non plus. Et tu sens tes mains se crisper sur le cuir. « Vas-y... » tu vas l'endurer, Brune. Tu vas crier. Pleurer. T'évanouir probablement. Mais tu vas l'endurer. Pour ne pas mourir ou tomber dans l'oubli. Tu vas l'endurer parce que l'être humain cherche à vivre.

À exister.



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