Il y a vingt-un ans.

« Bonjour, Tonton !
-Reva, je t’ai déjà dit ne pas l’appeler « tonton », s’il te plaît. »

C’est un humain, sous-entendez les paroles de sa mère. L’oncle en question, détourna le regard, gêné. Le père pestait, intérieurement, contre sa femme à cheval sur de vieux principes. Cet homme était son ami d’enfance, un humain qu’il considérait comme son frère. Alors, qu’empêchait-il sa fille de le nommer « tonton » ? Mis à part une mère née dans un famille bien trop religieuse et aux principes dépassés.

« Tonton ! », insista l’enfant, n’ayant écouté un seul mot de sa génitrice. « Je veux voir le chien ! »

L’homme éclata de rire et prit l’enfant, haut comme trois pommes sur les épaules pour l’emmener à l’arrière boutique. Ses parents, quant à eux, s’installèrent à une table pour se disputer encore, sur la relation deux hommes, celle du tenancier et de leur fille. Les mêmes questions revenaient toujours sur la table. Et, cette fois-ci, Reva n’était pas là pour y assister.

Son seul intérêt était de jouer avec le chien dont elle ne cessait d’oublier le nom. Ainsi, elle l’appelait affectueusement « ouaf », grattouillait son ventre et courait avec lui dans tous les sens, dans l’arrière boutique. Vérifiant que la petite fille ne commettait aucune bêtise une dernière fois, le tenancier partit rejoindre son ami, encore impliqué dans une dispute de couple. Or, quand il s’approcha de la table, la femme partit brusquement, adressant de sèches paroles à son époux.

« J’ai peut-être fait une erreur en l’épousant.
-Allons, ça va aller. Pense à ta fille. »

Un sourire fleurit sur les lèvres du père à la suite des paroles de son ami, accompagnées des cris de joie de sa fille audible dans tout le bar. Peut-être, devraient-ils aller lui dire de s’exprimer moins fort ? Or, l’entendre si contente de jouer avec le chien l’en dissuadait. Ainsi, ils passèrent une bonne journée dans ce bar, comme chaque fois, qu’ils venaient.

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Quatre ans plus tard.

« Je refuse ! Lâche-moi ! » Hurla l’enfant, tentant de se dégager de l’étreinte de sa mère. « Laisse-moi partir, je veux pas.. Je veux pas y aller.. » Sa voix se calma, diminua. Ses yeux s’embrumèrent. Les larmes coulèrent abondamment sur ses joues.

« S’il te plaît.. »

Sa voix était désormais si faible que sa mère n’entendit qu’à peine ses mots. Or, elle ne l’écouta pas et demanda à son frère de porter l’enfant, devenue trop lourd pour elle. Ainsi, traînée de force jusqu’au sommet du volcan, obligée par sa génitrice d’observer le hanga de son père, l’enfant ne cessa de pleurer pendant la cérémonie et les jours qui en suivirent.

Dès le lendemain, sa mère commença à ranger ses affaires. Elles allaient quitter cette vie à Ranunga, sa vie. Pourquoi faire ? Aller vivre dans une famille trop religieuse, peu ouverte à la cohabitation avec les humains. Avec un peu de chance, elle réussirait à échapper à un avenir tout tracé de religieuse. Non pas que l’enfant blâmait la religion, mais elle ne se destinait à ça. Elle n’avait aucune envie de le devenir, de faire plaisir à cette famille qu’elle détestait.

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Sept ans plus tard.

Alors que le mahama trônait dans le ciel, Reva jeta sa corde de tissu par le fenêtre pour s’échapper de sa prison. Voilà, un peu plus d’un an qu’elle avait commencé à sortir en douce. Cela restait rare. Elle préférait utiliser des fausses excuses comme prétexter aller chez une amie. Et, elle s’assurait toujours de couvrir ses arrières. Mais, sa destination restait toujours la même, un bar à Ora pour y retrouver son fameux oncle.

Lors d’une sortie à Ranunga, un peu avant ses fugues mensuelles, elle y avait croisé son oncle qui vendait son établissement pour vivre ailleurs. Celui-ci était chargé de bien trop de souvenir. Or, en compagnie de sa mère, celle-ci refusa qu’ils ne discutent trop longtemps, ensemble et l’empoigna pour la traîner plus loin. Ce geste poussa la native à sa première fugue pour le retrouver et enfin, pouvoir discuter avec lui.

Ainsi, ils s’étaient retrouvés pour de bon et elle ne comptait pas se séparer de nouveau, de cet homme qui était comme un second père pour elle. D’ailleurs, avec le temps qu’ils passèrent ensemble, il s’affirma dans ce rôle et permit enfin à la native de s’épanouir. Elle avait toujours apprécié l’ambiance des bars humains. Même si celui-ci n’appartenait pas à son oncle, elle s’entendit très vite avec le propriétaire et donna des petits et discrets coups de main, de temps en temps, lors de ses venues.

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Quelques mois plus tard.

« Joyeux anniversaire ! »

Ses dix-sept ans, déjà. Et, elle n’avait toujours pas réussi à s’échapper de cette famille. Or, son gardien lui donna l’opportunité de s’en éloigner lorsqu’il l’appela pour l’huritao. Reva passa la nuit chez des connaissances de sa mère, à Tuhura. Ainsi, dès l’aube, elle se rendit au lac pour y rencontrer son gardien. Personne n’avait voulu lui parler de lui, ainsi, la surprise l’attendait.

Assise au bord de l’eau, les pieds pataugeant dans l’eau, elle attendait, peu convaincue. De petites vagues commencèrent à se former et venait disparaître contre les bords. Son regard se releva vers le centre du lac. Et, Reva hésita à avancer, n’ayant que très peu envie de se mouiller. Mais, elle se décida à avancer jusqu’à ne plus avoir pied.

La tête de son gardien immergea et elle le salua. Il ne répondit pas de suite, l’observant avec attention puis glissant son regard sur les alentours, comme si autre chose l’intéressait. Si sa beauté était indéniable, la native ne se gênerait pas à remettre son efficacité en question.

« Hum. Hum. Pouvons-nous commencer le rituel ? »

Il se retourna vers elle et hocha de la tête. Reva ne savait pas ce qu’il voulait lui faire comprendre mais espérait qu’il s’agisse d’un oui. Ainsi, son rituel commença. Mais, rien ne se passa. Elle ne prit à cet instant pas conscience de son pouvoir. Or, le gardien avait accompli sa mission, hocha la tête pour la saluer et retourna tranquillement dans les profondeurs.

Ainsi, la native retourna chez ses hôtes.

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Peu après son dix-neuvième anniversaire.

Reva vivait encore avec sa génitrice. Mais, ne supportant plus cette situation, elle se rendait bien plus souvent à Ora qu’avant et prenait ainsi, beaucoup moins de précaution. Ainsi, des erreurs furent commises. Un soir, sa mère la suivit jusqu’à l’entrée de la ville,  l’empêcha d’aller plus loin et l’obligea à rentrer chez elle pour s’expliquer. Elle savait très bien pourquoi sa fille se rendait là-bas mais ne comprenait pas comment elle osait lui mentir.

Une violente dispute en suivit. Reva ne voulait juste pas de sa protection, de la vie que celle désirait pour elle. Toutes deux n’arrivaient à tomber d’accord. D’autant plus qu’elle profita de cet instant pour lui annoncer sa volonté de refaire sa vie. Toujours blessée par la disparition trop précoce son père, à la suite de cette annonce, la blanche claqua la porte. Et, ne revit plus sa mère depuis.

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[J’ai la flemme de finir donc vous découvrirez le reste inrp ! Et peut-être, je l’écrirais une autre fois.]