Retrouver son ami humain dans un bar était l’occasion pour Nyree de sortir sa tête de ses champignons. Il fallait bien dire, ces derniers jours, elle ne cessait de travailler, ne se surmenait pour réussir à atteindre ses objectifs. Or, à force de se malmener, la native avait tendance à perdre le sommeil et à ne plus réussir à réfléchir correctement.

Ce soir-là représentait une pause dans son quotidien surchargée en ce moment et la présence d’Arkady l’aidait. Sa bonne humeur était contagieuse même si depuis son arrivée, Nyree semblait pas très bien réveillée. Elle affichait, tout de même, un sourire. Ce fait était dû à son réveil de bon heure car se lever à dix-huit heures pour elle était l’équivalent pour être lambada de se réveiller à six heures.

« C’est normal, je suppose. Ils ont bouleversé tout le monde. Certains natifs s’attaquent entre eux car ils se supposent du groupuscule. »

Nyree soupira. Elle détestait tellement fort ce groupuscule, sa génitrice et tout ce qui s’y apparentait. Pourquoi ne pouvaient-ils les laisser les humains tranquilles et tenter de cohabiter ? C’était là, la question qu’elle s’était toujours posé. Et, puis, sans lui, la petite vendeuse aurait peut-être pu vivre avec sa famille biologique, connaître son petit frère.

« Non, ça va aller ! J’ai quelques petits champignons dans ma sacoche, s’ils s’approchent de trop, je me défendrais. »

Sa réponse était venue immédiatement après celle du blond. Elle voulait chasser ses pensées de son esprit, cette famille qu’elle n’avait connu et tous les « si » qui venaient avec.
Elle sourit à Arkady et se demandait si comme défense, lancer de petits champignons seraient efficaces ? Si elle visait les yeux, peut-être, finissait-elle par songer.

« Non pas vraiment. Mais, si tu as soif, je veux bien ! Mais, j’espère quand que la bagarre va pas dégénérer. Tu as attendu pourquoi elle avait commencé ? »

Les possibilités de cause étaient tellement nombreuses que Nyree ne chercha pas à la deviner. Puis, elle réalisa que si le blond se levait, il risquait de se retrouver pris au piège dans le conflit, une simple idée qui suffit à l'inquiéter.  

Son ami humain lui proposa de se lever pour se stopper la bagarre qui commençait à se propager dans tout le bar. Nyree n’eut pas vraiment le temps de répondre alors que le blond se levait déjà, pour la stopper ? Elle le suivit du regard et ainsi, comprit qu’il n’allait chercher que des boissons ce qui la rassura. La native ne voulait pas qu’il se blesse, non plus. Puis, le blond revint rapidement, les mains vides mais l’épaule trempée. Elle avait loupé un détail.

« Pourquoi ? Le barman n’était pas là ? »

Au contraire de l’humain, la brune hésita à se lever pour vérifier à son tour. Or, étant bien plus fragile que son ami, elle décida de rester tranquillement, assise et d’observer le foutoir se propager dans le bar. La marchande avouait volontiers que ce dernier était dérangeant et qu’elle avait espéré une soirée bien plus calme, tout de même.

« Tu penses qu’ils s’arrêteront un jour ? »

Peut-être quand la fatigue envahira leur corps, songea la demoiselle avec l’espoir que cet instant arrive bientôt. Or, ce qui arriva vers elle, fut une bouteille lancée par un homme ivre mort entrain de se battre, comme les autres. Celle-ci vola à quelques dizaines de centimètres du visage de la native pour s’écraser contre le mur derrière elle. Natif ou humain, elle n’avait qu’une seule envie, lui faire bouffer sa bouteille volante.

« J’ai eu chaud ! »

S’exclama t-elle avec surprise. Rester dans un tel bar était risqué, tout autant qu’en sortir. Or, Nyree avait l’occasion de boire un verre avec son ami humain, elle n’allait pas la gâcher pour de pauvres types !