« Fais chier ! »

Je soupirais, lâchant mes outils sur le plan de travail. Je frottais rapidement l’arrière de mon crâne, j’avais attaché mes cheveux avec mon ruban comme d’habitude, lorsque je travaillais sur un sujet sérieux. Cela m’énervait de ne pas réussir à me concentrer sur mon matériel.

Je m’étirais lentement, massant ma nuque, alors que je fixais le plafond. Je n’arrivais pas à améliorer ce bras depuis ce matin. Je soupirais, quand ça ne venait pas, ce n’était clairement pas la peine, il ne fallait pas forcer. Je fis une moue dégoûtée avant d’éteindre la lumière au-dessus de mon coin spécial boulot dans le salon avant de me diriger lentement vers la cuisine. Il fallait peut-être que je pense à me nourrir. Sinon le Docteur allait me tuer.

Enfin tuer, c’était un bien grand mot. Il allait surtout me faire la leçon et probablement me rappeler de manger, quitte à me mettre des pense-bêtes un peu partout, et tout le reste mais ça c’était dans un monde hypothétique où je lui disais. Et à l’idée de le revoir, je soupirais de nouveau… Pour que je reste comme une godiche à le fixer avec son œil doré… Et son savoir-faire, lui monsieur le héros. J’eus un sourire un peu triste, avant de regarder ce que j’avais à ma disposition dans mon réfrigérateur. Des lardons. Ok, des pâtes carbos avec du chou-fleur sur le côté.

Habituellement quand je cuisinais, j’aimais bien mettre de la musique, dansant comme si je ne me dépensais probablement pas assez dans ma vie mais là… Je n’avais pas très envie. Baillant, je commençais à mettre deux casseroles d’eau à chauffer alors que je partais à la recherche de mon long gilet à grosses mailles pour traîner dans la maison. Une fois enfilé, je revins dans la cuisine pour saler l’eau avant de reprendre le livre que j’avais laissé en plan avant de me coucher cette nuit.

Je recommençais à me perdre dans les méandres et les fils tortueux de l’histoire de police alors qu’après quelques minutes, je commençais à me préparer le tout pour finalement déguster mon merveilleux plat. J’aimais manger chaud, c’était quelque chose que je ne pouvais que rarement faire à l’hôpital puisque le tout était toujours tiède voir presque froid… Quand je pouvais manger. J’aimais bien diversifier le tout. Ça avait tellement de goût. Cela me changeait le monde, j’embarquais mon assiette dans mon salon m’installant sur l’immense canapé. Je me calais de manière à déjeuner tout en lisant mon bouquin.

J’avais besoin de me changer l’esprit et de ne pas penser à tout ce qui était arrivé avec les yeux dorés dernièrement, c’était certainement le mieux pour ma santé mentale. Une fois cela fait, je vaquais à mes occupations : vaisselle, rapide ménage avant de m’engouffrer dans mon énorme couverture sur mon canapé.

Livre. J’adorais lire, il y avait des bibliothèques à peu près partout chez moi parce que pendant des années, c’était tout ce dont j’étais capable. Alors les livres avaient toujours eu cette magie particulière chez moi. Unique, qui m’emmenait ailleurs comme si je n’avais jamais été Keridwen Caldin mais juste l’héroïne secrète d’un milliard d’aventures.

Je ne sais quelle heure il était lorsque j’entendis les clefs sur ma porte d’entrée puis les chaussures dans mon entrée, qu’on enlevait rapidement, j’eus un sourire, m’arrêtant sur ma phrase avant de lancer au visiteur.

« Il reste des pâtes à la carbonara avec du chou-fleur dans le frigo. »

La seule personne qui possédait les clefs de mon appartement était mon meilleur ami : Azel et il avait potentiellement toujours faim ainsi que la flemme. Au moins, quelqu’un de facile à contenter !