L’amertume des non-dits.
Et la douleur des regards lourds de sous-entendus.

Sirius se cache derrière ses silences sans fin, il se cache derrière ses larmes déjà séchées, il se cache dans les bras d’un nouvel inconnu afin d’oublier le temps d’une nuit. Sirius ne se reconnaît plus dans le miroir, il cherche autant à se retrouver qu’à se perdre un peu plus jusqu’à sentir le vide laissé par son corps, enveloppe qui se détache chaque jour un peu plus de lui.
Parfois semblable à un lac, parfois semblable à une mer déchaînée ; Sirius ne sait plus sur quel pied danser. Il ne sait plus s’il doit insister ou s’il doit laisser tomber. Alors, il reste au milieu de la balance, tâtant des deux côtés jusqu’à s’en retrouver effrayé des conséquences et tenter de retrouver cet équilibre précaire. À rester là, bras ballants, les mots sur le bout des lèvres, tandis que tout va trop vite pour lui.
Tout est allé trop vite.

Tout est allé trop vite et Sirius a perdu pied.

Il trouve du réconfort dans le silence des vagues et dans l’anesthésie de l’alcool. Il trouve du réconfort en se brûlant les pieds dans le sable et en se piquant en attrapant les coquillages brisés. Il trouve du réconfort en photographiant tout ce qu’il trouve en faisant semblant d’y trouver un sens stupide.
Il trouve du réconfort mais le trou béant laissé au beau milieu de son cœur ne se remplit toujours pas. Il restera probablement toujours ainsi. C’est comme ça, et Sirius à beau ajouter un coquillage de plus à sa collection, le trou restera là et continuera de déverser tout ce qu’il arrive encore à trouver au fin-fond de lui.

Y aura-t-il un jour une fin ?
Sirius y croit de moins en moins.

Se réveiller pour espérer se rendormir le plus rapidement possible.
Passer sa journée à compter les secondes de plus sans elle.
À sentir sans réellement les sentir les vagues battre contre son corps.
Tourner en rond.
Sans jamais trouver la sortie.

Et demain soir, Sirius tombera dans le sommeil en espérant. Espérer, c’est tout ce qu’il arrive à faire, à ce stade. Comme s’il était subitement devenu un incapable rien qu’en la perdant de vue. Comme s’il avait tout oublié de lui, avant. Comme s’il était né le jour où il l’a rencontré.
Comme s’il était mort le jour où ses yeux se sont fermés pour se rouvrir sur un lit vide, à jamais.

Et si c’était réellement le cas ?