Ma vie n'a pas été rocambolesque comme celle de certain. Non, elle a juste suivit son cours. Certes né de parents inconnus et abandonné aux portes du temple Navarite de la capitale, je n'ai jamais ressenti de manque ni le besoin de les retrouver. Récupéré par les religieux du lieu, j'ai été élevé comme l'un des leurs et dans le respect des traditions. Le plus jeune des novices puisqu'ici depuis mes deux premières semaines de vie, j'ai appris à utiliser nos idéaux au service de tous et ait rapidement développé une fibre altruiste.

Mon Huritao se produisit le jour de mes dix-sept ans, me révélant alors ma date de naissance exacte, une envie irrépressible de voyager vers Hānuere s'est alors prise de mes chairs et je n'ai pris que quelques affaires en partant, trop pressé. Le voyage fût quelques peu chaotique mais je n'en pris pas compte, seule sa vision m'important, mes frères et sœurs n'ayant qu'attiser l'envie de ce moment chaque jours durant en honorant les Gardiens. Chacun y avait été de son avis me concernant, tous essayant de deviner lequel m'apportera clairvoyance.
Arrivé au lac, j'ai attendu. De longues minutes puis de longues heures jusqu'à ce que la nuit vienne surplomber le jour. Les Autres disparurent peu à peu, libérant le lac de leur pollution sonore et laissant la nature reprendre sa vie. Poussé par l'envie, je me dénude et me pose sur l'eau, flottant les yeux mi-clos sur une eau à peine éclairée par les astres endormis.
Je me souviens de la sensation d'apaisement lorsque j'ai entendu et senti l'eau frémir avant d'entre-apercevoir les fonds se mettre à s'illuminer. Je me souviens avoir été bercé par une lueur si réconfortant, qu'un instant, j'en ai oublié ma localisation au point de manque de boire la tasse tant la sensation était subjuguante. Il ne m'a pas beaucoup parlé. Pour dire vrai, il n'a pas dit un mot. Sa présence à simplement suffit, ni trop éloigné ni trop près, je me souviens être resté là, à fleur d'eau et lui, à fleur d'air, partageant cet instant. De ce moment en sont résultés trop choses. Mon appréciation pour le lac, de nuit ;
Mes yeux ; Et un bandeau blanc, dont je devinerais l'utilité que quelques heures plus tard.

Mon don et mon passage à l'âge adulte désormais acquis, j'ai put commencer à apporter réellement ma voix au sein des Navarites. En raison de ma dévotion et de mon "ancienneté", je fût rapidement élevé au stade de religieux et consacra la suite de mon existence à l'enseignement de mes pairs, tâchant de leur inculquer la valeur de l'altruisme. Après tout, aux yeux des autres, je sacrifiais les miens pour ne pas qu'ils en souffrent. Aveugle par choix d'obligation, j'ai continué à vivre une vie relativement banale avec du recul jusqu'à ce qu'un événement externe ne vienne "perturber" cette quiétude journalière. Pris par les affres du temps, l'un de mes supérieurs vint à disparaître. Bien que chagriné et encore sous l'émotion du Hanga, je reçu les murmures d'un chuchoteur nommant mon nom lorsqu'aux pensées de succession. Et même si, à première vue, je n'y voyais aucune logique ni envie de m'élever à un rang si dévoilé aux autres. Je fini tant bien que mal à m'y faire raison, voir à y déceler une réelle opportunité d'aider notre communauté. Peut-être était-ce là les pensées idylliques d'un jeune utopique. Et peut-être que mes paroles lors de la cérémonie ne sonnèrent que comme des paroles enfantines pour les grands noms Navarites. Je n'eu le privilège de voir leurs visages pour y déceler la moindre forme d'ennui. La seule chose en laquelle je crois, c'est que si Navara a jugé bon de faire de ma destiné ce qu'elle est, qui suis-je pour la refuser ? Ma seule hantise étant la crainte d'être une voix inaudible dans les Conseils, trop jeune et trop récent pour avoir le moindre impact. Successeur presque inconnu d'un Grand-Prêtre respecté. Qui serai-je donc, moi, l'enfant aux yeux voilés.. ?